Un retour précipitéQuelle joie y’a t-il dans cette malédiction?
La nuit tombait sur Lordearon. Pourtant, dans la cité souterraine de Fossoyeuse, la non-vie grouillait, tel des fourmis dans leur tanière, s'affairant au bien-être de la ville. Les Apothicaires faisant leurs expérimentations avec la Peste, les marchands proposant aux héros de la Horde en visite leurs marchandises, alors que les plus curieux allait observer ces derniers s’entraîner sur les mannequins situés dans le quartier des guerriers. Lorsque la nuit pointait le bout de son nez, cela ne signifiait aucunement que la ville s’endormait, bien au contraire, elle n’était jamais aussi active qu’à cette heure tardive…
Dans les quartiers royales, terrée dans la pénombre, la Dame Noire examinait un parchemin, une missive venue tout droit d’Orgrimmar. Son regard livide parcourait les lignes, dans un silence que personne autour d’elle n’osait briser. Le Chef de Guerre voulait s’entretenir avec la Dame Noire. Cette dernière n’était pas dupe. Au vu des récents événements, elle se doutait des intentions de l’Orc. Cependant … N’était-ce pas un peu … précipité ?
Sylvanas penchée sur la table de pierre lâchait un léger soupire en enroulant à nouveau le parchemin. Elle avait déjà subi le courroux, la puissance du Roi Liche. La Horde était-elle réellement prête à l’affronter ? A son humble avis, non. Ils n’étaient pas … prêts. Et elle non plus. Pourtant, le fléau gagnait du terrain. Trop de terrain. Thrall avait raison. La Horde devait agir.
Le grincement de lourdes portes en chêne troublait le silence dans lequel la pièce s’était terrée. La Reine Banshee levait brusquement la tête afin de voir qui osait venir la déranger. Une petite troupe de réprouvé se présentait à elle, s’inclinant avec respect.
“Ma Reine…”
Sylvanas les dévisageait, observant leur chair en décomposition, leur os manquant de se briser au moindre choc brutal. Faible … trop faible. Peu fiable.
“Nous … nous n’avons pas pu retrouver l’humain.”
La Reine Banshee plissait les yeux. Elle s’approchait de ses hommes, le regard fermé, ne laissant aucune émotion peindre son visage pâlit par la Mort. Elle aggripait de ses doigts gantés le visage déformé du chef d’escouade. “Voulez-vous dire … que vous étiez une escouade entière contre … un seul homme ? Et que vous avez échoué ?”
Le Réprouvé n’osait répondre à sa Reine, détournant son regard honteux. Dans un geste, calme et sauvage à la fois, Sylvanas envoyait le mort-vivant contre un mur. Il frappait violemment le mur, dans un bruit d’os se brisant.
“Suis-je donc condamnée à être entourée d’incapables ? Disparaissez! ”
“B...Bien ma Reine.”
Avant de subir son courroux, les réprouvés s’enfuyèrent, laissant derrière eux, leur Reine, déçue. Le Roi Liche avait donné des signes d’activités. Sa soif de vengeance était loin d’être assouvie, elle devait trouver une solution. Rapidement. Elle devait s’entourer de personnes de confiances. Un nom lui vint en tête. Lui seul allait pouvoir l’aider dans sa quête de revenge. Il était temps.
“Allez me chercher Nathanos Marris.”
“Marris …? Mais ma Reine, il …”
“Depuis quand discutez-vous mes ordres ?” “Bien ma Reine.”
La Réprouvé prit la lettre que lui tendait sa Reine et disparut sans plus de cérémonie.
***
Hannah vagabondait dans les rues de Fossoyeuse, allant jusqu'à l’éleveur de Chauve-Souris.
-Où souhaitez-vous aller ma jolie?
-Les Malterres.
- 2 pièces d’or.
Hannah payait sa course, et enfourchait la monture qu’on lui avait alloué. Elle n’avait pas de temps à perdre, elle avait une mission à faire pour sa Reine et ne devait en aucuns cas échoué. Marris reviendrait avec elle, même s’il fallait le traîner ici par la peau des fesses! Après quelques heures de voyages (Et douleurs au niveau de son arrière-train), elle arrivait à destination. A grande enjambée, elle s’approchait de la ferme Marris et prit une profonde inspiration pour se donner du courage et uniquement pour cette raison. Voilà bien longtemps qu’elle n’avait plus besoin de respirer… Elle passait l’une de ses mèches de cheveux ébènes derrière son oreille et frappait courageusement à la porte.
-M… Monsieur Marris ?
A première vue, Hannah n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler une guerrière ou même une aventurière. Pourtant, pour une réprouvée, elle était dotée d’une grande beauté, son corps n’était pas courbé, comme la plupart de ses comparses, sa peau avait une couleur plus proche du rosée que du gris cadavérique, sauf par endroit, qui présentait encore quelques imperfections. Son charme était un atout que la Reine Banshee n’hésitait pas à user pour ses rencontres diplomatiques ou ses missions plus … délicates. Hannah était le fruit des premières expérimentations secrètes de la Dame Noire pour “améliorer” ses réprouvés, leur donner leur physique, leurs aptitudes d’antan. Lorsque la porte s’ouvrit, Hannah se mordillait sa lèvre, avant de s’incliner légèrement devant l’homme en guise de salutations. -Bien le bonsoir, navrée de vous déranger à une heure aussi tardive. Je … je vous apporte ceci. Directement de Fossoyeuse.
Nathanos, mon ami.
Je souhaiterais vous rencontrer dans les plus brefs délais dès que vous recevrez ce message. Il s’agit là d’une affaire urgente et j’ai besoin de vos services et surtout de vos compétences à Fossoyeuse le plus rapidement possible.
e soleil ne se couchait plus vraiment dans les Maleterres, lui comme tous ce qui était vivant en ce monde, avaient quittés cette région maudite et corrompue. Maudite et corrompue par le passage du fléau. Par le passage d’Arthas. Il était rare que je voie âme qui vive ici, dans le dernier vestige de mon ancienne vie, dans la ruine qui me servait de ferme à moi, ma femme et mes enfants. Dernièrement pourtant le SI7 était venu me faire un petit coucou, coucou qui c’était achevé par la mort de l’intégralité d’entre eux. Enfin, la mort et l’agonie pendant des semaines de celui que j’avais décidé de renvoyer vers son roi. Le message était clair, Nathanos Marris ne voulait pas voir du monde, il voulait juste qu’on le laisse tranquille dans sa ferme à espérer chaque jour quitter cette non-vie, je voulais qu’on me laisse tranquille. Refermant la porte principale de ma demeure, je passais devant un miroir brisé qui reflétait à peine ma carcasse en décomposition. Mes doigts usés par la mort arrivaient à peine à tendre la corde d’un arc, arme qui avait fait ma gloire quand j’étais forestier à Lune d’Argent. Depuis quelques mois, j’avais laissé de côté l’arc que m’avait cadeau la grande Sylvanas Coursevent lorsqu’elle m’accepta comme le seul et unique humain à avoir l’honneur de rejoindre les forestiers. J’avais laissé ce cadeau pour utiliser deux haches. Ils demandaient moins de précision et mes muscles étaient encore assez solides pour me battre avec eux.
Alors que j’allais me diriger vers les caves afin de donner de la viande à mon dernier chien, j’entendis quelqu’un toquer à la porte.
« M …. Monsieur Marris ? »
C’était une voix désincarné comme l’était celle des réprouvés. Dans le doute, je pris néanmoins dans ma main droite, l’une de mes haches dans l’espoir néanmoins de ne pas devoir l’utiliser. Surtout contre une consœur de malédiction. J’ouvris la porte dans un grincement sonore et regarda la demoiselle devant moi.
« Oui ? »
La réprouvée qui était devant moi était beaucoup plus belle que la moyenne de ces semblables. Il y avait beaucoup de choses en elle qui laissait voir un état moins avancé de décomposition.
« Bien le bonsoir, navrée de vous déranger à une heure aussi tardive. Je … je vous apporte ceci. Directement de Fossoyeuse. »
Comme si la nuit ou le jour allait changer quelques choses au dérangement. Je pris la lettre des mains de la demoiselle et commença à la lire comme si la messagère n’était pas là. C’était une lettre de la belle Sylvanas Coursevent, mon amante. Ma maitresse. Désormais Reine Banshee, elle était bien plus importante que lors de son vivant. Levant la tête vers la demoiselle, je lui lançai un froid.
« Restez ici quelques minutes, je lache mon chien et j’arrive. »
Descendant vers les caves, j’ouvris la porte libérant Argio, mon fidèle compagnon. C’était le dernier de mes chiens, même s’il avait été touché aussi par la non-vie.
« Papa va être absent quelques temps, donc mon cher ami je te rend ta liberté et j’espère que tu t’en sortiras. N’oublie pas d’arracher les bras des gens de l’Alliance. »
Il se mit alors à courir devant moi, sortant vers sa liberté le plus rapidement possible. Prenant sur le chemin mes armes, mon arc, mon carquois et un sac avec deux trois bibelots, je me rendis comme mon chien, libre vers la sortie de ma ferme.
« Voilà. »
La demoiselle avança alors vers la chauve-souris géante qui avait dû lui servir de monture jusqu’ici. Elle monta dessus et me fit signe de m’installer derrière elle tout en faisant une petite blague sur les mains baladeuses que je pourrais avoir.
« Il n’y a aucuns risques. Mes pensées ne vont plus que pour une seule femme et ce n’est pas votre corps qui m’attirera et qui me fera dévier vers l’infidélité. »
M’installant derrière elle, je pris appuie sur les rênes de l’animal. Il était spécial de parler de fidélité alors que celle qui occupait tant mon esprit aujourd’hui était celle qui m’avait attirée vers la luxure et m’aida à briser mon mariage. Ma femme était morte par le fléau avant qu’elle apprenne qu’elle était cocue, ce qui fut largement moins violent pour elle. Alors que je venais d’obtenir un important poste dans les forestiers, Sylvanas qui était ma supérieure m’offrit son corps, attirée par mes compétences hors du commun pour un humain. Alors que je pensais à ces souvenirs, je maudissais la malédiction qui avait fait de moi un cadavre vivant. Je ne ressentirais plus jamais la chaleur de son corps ni ne pourrait lui procurer temps de plaisir. Je ne pouvais que la servir, jusqu’à ce que la non-vie s’arrête et nous sépare.
Alors que la demoiselle parlait afin de combler le silence, je ne faisais qu’à penser à ma reine et me demandait bien ce qui pouvait requérir mes compétences diminués auprès d’elle. Heureusement, le voyage fut court, seulement quelques heures et je vis bientôt Lordearon devant nous, puis les égouts qui menaient au cœur de la sous-ville, Fossoyeuse. Je n’avais jamais mis les pieds dans cette ville, préférant m’exilé dans ma ferme après avoir repris mon esprit au fléau. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle cité était possible. Nous nous posions au plus cœur de la ville morte et la demoiselle m’emmena le plus rapidement possible vers les appartements royaux. Je voyais ainsi l’armée que possédaient ma bien aimée, son peuple, et surtout la puissance qu’elle avait obtenus depuis ces années.
Quand je passais la porte principale qui donnait sur la cour royale, il n’y avait nulle présence de Sylvanas. La demoiselle s’exila vers une porte à l’arrière et j’attendis plusieurs minutes avant qu’enfin elle arrive devant moi. Me courbant pour la saluer, genou au sol.
« Ma reine. C’est un honneur de répondre à votre demande. Qu’est-ce qu’un vieil amas de chair et d’os peut faire pour vous satisfaire ? »
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Sylvanas Windrunner
Messages : 3 Date d'inscription : 12/08/2018
Sujet: Re: Un retour précipité. Jeu 4 Oct - 20:41
Un retour précipitéQuelle joie y’a t-il dans cette malédiction?
Penchée sur ses plans, la dame Noire réfléchissait à une stratégie, une tactique pour venir à bout du roi du fléau, prenant en considération de toutes ses connaissances concernant cette menace grandissante. En prenant compte qu'il restait encore des voiles de mystères qu'elle se devait de percer… Peu importe le stratagème, la faiblesse de ses troupes restait un fardeau que les autres races n'arrivaient à contrebalancer… Que faire…? Que faire…?
Elle fut sortie de ses songes par Hannah, qui se courba avec respect devant sa reine. Sylvanas l'accueilli d'un mouvement de tête et plissait les yeux en dévisageant la réprouvée, fruit de ses récentes expérimentations.
“j'espère pour toi que tu as rempli ta mission.”
“Oui ma Reine. Marris vous attends.”
“Faites le entrer.”
Depuis combien de temps ne l'avait elle pas revu…? Même après leur libération, elle n'avait pas chercher à le revoir. Elle avait eut d'autres… Priorités. Ou simplement, avait-elle peur ? Peur qu'il n'aime pas cette femme qu'elle était devenue. Car oui, la forestière que Nathanos Marris avait jadis connue, était bel et bien morte le jour où Arthas avait plongé sa lame dans son âme. Peur… La Reine Banshee avait peur, d'un amour lointain dont elle espérait secrètement encore voir la flamme jaillir et étinceler dans le regard mort de Nathanos..
Les lourdes portes s'ouvrirent laissant place à un réprouvé dont les faiblesses de la mort n'avaient pas épargné. Le regard de la Reine se posait lourdement sur lui. Elle le scrutait, l'analysait de la tête aux pieds, elle le sondait jusqu'au plus profonds de son âme meurtrie.
“Nathanos. Je savais que je pouvais compter sur votre présence…”
D'un geste de la main, elle renvoyait Hannah qui les laissait seuls, prenant soin de fermer la porte derrière elle. La conversation qui allait avoir lieu dans cette pièce ne devait en aucun cas sortie de ses murs. La Reine Banshee s'était assurée que personne ne viendrait les déranger. Sylvanas ne savait pas si les plans qu’elle avait pour Marris était “politiquement correct” pour la Horde qui l’avait recceuillie, elle et son peuple, mais à quoi bon se tenir à de tels banalités si les résultats sont satisfaisants …?
“Vous vous doutez que votre venue à Fossoyeuse n'est pas anodine…”
Elle marquait une pause, effleurant du bout des doigts la carte d’Azeroth placée au centre de la table qui la séparait de Marris. Elle serpentait autour, telle une vipère qui s’apprêtait à bondir sur sa proie.
“…Et qu'elle est liée aux agissements du Roi Liche en Norfendre… “
Sylvanas s’éloignait finalement du meuble centrale et se dirigeait vers une armoire, remplis de parchemins. Elle prit l’un d’entre eux dont le sceau avait été déjà brisé et le tendit à Nathanos. Il s'agissait là d'une missive, envoyée par le chef de guerre Thrall, ordonnant à la Reine des réprouvés d'envoyer ses troupes sur les terres glacées.
“Qu'en pensez-vous…? Pour ma part je suis mitigée. Bien que la Horde nous ait accueilli lorsque nous avons été rejeté par l'alliance… Je ne suis pas prête à offrir mon peuple en pâture au fléau.”
Sylvanas s'approchait de celui qui était autrefois, un humain. Un forestier. Un apprenti. Un ami. Un amant… et qui aujourd'hui était un champion. Son champion. Cette fois, elle se trouvait dans son dos, murmurant ces dernières paroles, au creux de son oreille d’une voix sifflante.
Sujet: Un retour précipité. 
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